Ma technique de cuisson Raku

Le raku, abréviation du terme raku-yaki est le résultat d’une technique de cuisson céramique développée au Japon au XVIème siècle et d’origine sud-coréenne.Son origine est liée à la fabrication de bols pour la cérémonie du thé. Celui-ci était jeté après une seule utilisation et pouvait donc être poreux.
Dès le début du XXème siècle, le céramiste britannique vivant au Japon Bernard Leach popularise la pratique du raku en Occident. La technique de base se transforme au contact de nombreux artistes et connaît son apogée dans les années 1960/70. Le raku est alors appliqué à toutes sortes d’objets et de sculptures.
Le mot raku signifie en japonais « Le plaisir dans le hasard ». Chaque pièce exprime le hasard par ses craquelures et est donc unique.

Ma technique du Raku :

Toutes mes pièces en céramique sont d’abord cuites une première fois dans un four électrique à une température de 950°C. Cette montée en température prend environ 11h. Je laisse refroidir le four durant 24h. C’est l’étape du « biscuit ».
Dans un deuxième temps, les pièces sont sorties du four et émaillées. C’est l’émail qui, par réaction chimique lors de la cuisson, donnera sa couleur et sa texture à la pièce sortie du four raku. Plusieurs techniques d’émaillage sont possible:trempage, pinceau, coulures… Je privilégie généralement la pulvérisation au pistolet
Une fois sèches, je les dispose bien espacées dans le four raku (four au gaz) et je procède à la cuisson raku en extérieur. Je régule la montée en température jusqu’à atteindre 950 à 980°C en 1h30 environ.
A cette haute température, j’ouvre le four et sors chaque pièce, l’une après l’autre, à l’aide de grandes pinces. Le choc thermique crée alors des fissures sur l’émail.
Ensuite, je les dépose dans un récipient en métal nappé de sciure sèche que je ferme avec son couvercle. La chaleur des pièces embrase la sciure créant une combustion pauvre en oxygène. La fumée ainsi engendrée pénètre les fissures de l’émail et les parties non émaillées qui deviennent noires.
Vers 80°C, je retire les pièces que j’asperge délicatement d’eau tiède afin de créer un second mini choc thermique qui provoque d’autres petites fissures plus discrètes.
Je frotte les pièces énergiquement à l’eau et au savon afin d’enlever le dépôt excédentaire de suie et c’est alors que je découvre la magie du raku.
Les pièces sont enfin terminées après un séchage de quelques jours.

Atelier

L’atelier se trouve dans le grenier de ma maison.
J’y ai installé une grande table (ancien billard recouvert de bois), l’ancienne table à langer de mes enfants, quelques étagères, plusieurs points lumineux, un point d’eau chaude et froide… en bref, beaucoup de récup.
Au niveau matériel, je possède un tour, une croûteuse ainsi qu’une boudineuse/ extrudeuse.
Les matières premières et le nécessaire à l’émaillage ainsi qu’un four 105L, un four à essais et un four Raku se trouvent dans mon garage (à la place de ma voiture)…